Après une année 2020 sans Marches des Fiertés dans de nombreuses villes, la communauté LGBTI+ attendait avec impatience ce moment de revendications de nos droits, et de fêtes également. Malgré le contexte sanitaire que nous connaissons, et les contraintes y afférant, les associations organisatrices ont toutes fait le maximum pour qu’elles puissent avoir lieu cette année.
Moins de fête, plus de revendications
Paris, Lyon, Annecy, Aix-en-Provence, Angers, Arras, Biarritz, Caen, Dijon, Grenoble, Lille, Poitiers, Le Mans, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Rouen, Strasbourg, Nantes, Rennes, Tignes, Toulouse, Tours, Bordeaux… (et il en manque sûrement !), nombreuses sont les villes où elles ont eu lieu. A chaque fois, la participation a été au rendez-vous pour faire valoir nos droits, nos luttes…. Ce fût à chaque fois un succès.
Les Marches ont été aussi plus politiques que les années précédentes, avec une volonté plus forte de se faire entendre, de crier haut et fort que tout n’est pas acquis, que le chemin est encore long, malgré le mariage pour tous, et la PMA pour toutes votée cette année. Les droits des personnes intersexes, trans’, la GPA, la filiation à faire évoluer… tant de sujets qu’il nous faut continuer de porter et de mener au bout pour nous toutes et tous.
Les zones de non-mixité font toujours débat
On peut noter malheureusement l’annulation de la Marche des Fiertés prévue à Tour en mai, à la suite d’une polémique autour d'une zone non-mixte dans le cortège, interdite aux personnes blanches. Heureusement, la Marche a néanmoins pu être reprogrammée et avoir lieu le 19 juin, avec succès.
A Lyon, l’association organisatrice de la Marche avait également décidé de mettre en début de cortège plusieurs zones en non-mixité : handi.e.s, lesbiennes, trans’, TDS, queer, jeunes. Là aussi, un débat a eu lieu au sein de la communauté : certain.e.s regrettaient cette organisation, arguant d’une image négative donnée à la communauté, au vivre ensemble ; d’autres pensaient que les combats communs étaient mis de côté. Les organisateurs.rices ont elleux mis en avant la sécurité d’une partie de notre communauté, qui a besoin d’être en non-mixité pour être mieux représentée, plus visible, alors qu’elle ne l’est pas ou trop peu le reste de l’année.
Cela n’a en rien empêché que la Marche des Fiertés lyonnaise soit un succès avec un chiffre record de participation cette année.
Nos revendications sont partout et pour tou.te.s
A Paris, la Marche a démarré à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Ce premier départ de la marche parisienne depuis la banlieue était plus que nécessaire. Nous existons, vivons, et revendiquons nos droits partout en France ! C’est un effort notable à suivre et à poursuivre.
Il est enfin indispensable de garantir une représentation et une visibilité des minorités de notre communauté. Les lesbiennes, bi, trans, intersexes…, au même titre que tou.te.s les autres membres de notre communauté, quelles que soient leur origine, leur couleur de peau, leur religion… doivent voir leur droits reconnus, leurs revendications portées. Nous devons lutter toutes et tous ensemble pour nos droits, tous nos droits. Ce n’est qu’ensemble que nous réussirons, et les Marches des Fiertés sont un de ces moments où nous devons nous montrer uni.e.s, solidaires et respectueux.ses de chacun et chacune. Sans cela, nos adversaires se serviront de nos divisions, de nos différences, pour faire barrage à nos revendications, toutes légitimes.
Les Marches des Fiertés 2021, malgré la situation sanitaire, ont été réussies, nombreuses, emplies, magnifiques.
Vivement 2022 pour les refaire, les vivre et revendiquer (toujours !) nos droits.
Benoît Baudelin
Délégué Local Loire / Isère Progressistes LGBT+