En 2019, dans un contexte de mouvement réactionnaire et de repli sur soi, plusieurs collectivités polonaises décident de se déclarer “zones libres de toute idéologie LGBT”. Cela a commencé par des magasins, des quartiers et aujourd’hui, c’est près du tiers du pays qui est concerné. Face à cet îlot d’intolérance au sein de l’Europe, le parlement, sous l’impulsion de Pierre Karleskind (Renaissance) a voté le 11 Mars dernier une résolution en faveur de l’inclusion de tou•te•s.
Naissance des "zones libres de toute idéologie LGBT" en Pologne
Selon l’ONG Ilga-Europe, la Pologne est le pire pays où vivre pour la communauté LGBT de l’Union européenne. Depuis 2019 donc, c’est haut et fort que plusieurs espaces se sont déclarés comme "zones libres de toutes idéologies LGBT" en Pologne. Le but de ces zones est de ne pas “dénaturer l'identité polonaise” (sic). Ont ainsi été répertoriés pas moins d'une quarantaine de comtés, municipalités ou provinces qui ont adopté cette soit-disant idéologie. Le développement et l’assise de ce mouvement n’aurait pas pu avoir lieu sans l'appui ouvert de la droite PiS (parti Droit et Justice) et avec l'aide de l'Église catholique polonaise. Cela a permis aux dirigeants politiques de notamment ne plus soutenir ou financer des associations ou événements associés à la communauté LGBT+. La raison invoquée ? A tout prix éviter qu'une "offensive LGBT détournent les esprits des plus jeunes" !
Des juristes ont néanmoins pu démontrer •que cette décision allait à l'encontre de la constitution polonaise, notamment en citant les articles 7 (Les autorités de puissance publique déploient leurs activités en vertu et dans les limites du droit) et 32 (Tous sont égaux devant la loi. Tous ont droit à un traitement égal par les pouvoirs publics. Nul ne peut être discriminé dans la vie politique, sociale ou économique pour une raison quelconque). Le Parlement Européen a alors pu s’appuyer sur ces éléments pour réaffirmer sa volonté de préserver les droits de tou•te•s.
La résolution au Parlement Européen de Pierre Karleskind
Pierre Karleskind est député européen. Il a été élu au conseil européen en mai 2019 avec la liste Renaissance, et membre du groupe Renew Europe. Il a ainsi déposé le 10 mars 2021 une proposition de résolution, votée à la majorité le lendemain, “sur la déclaration de l’Union Européenne en tant que zone de liberté pour les personnes LGBTIQ”.
Triste anniversaire, il y a 2 ans, plus de 80 communes polonaises se déclaraient "•zones sans idéologie LGBTIQ".
En réponse, @Pierre_Ka a déposé une résolution au Parlement européen pour faire de l'🇪🇺 une #LGBTIQFreedomZone. pic.twitter.com/Op1xqdYg5n
— Renaissance (@Renaissance_UE) March 9, 2021
Ce dépôt de résolution et son vote ont préalablement été accompagnés d’une campagne massive sur les réseaux sociaux pour que chacun•e marque son soutien à la résolution. Les membres et soutiens des Progressistes LGBT+ ont pleinement contribué à cette initiative. Voici quelques images choisies de nos délégués locaux, membres du bureau national et élus.
Pouvoir se promener en amoureux #LaRochelle #LGBTIQFreedomZone
Total soutien à la résolution @Pierre_Ka @RenewEurope pour une #UE zone de liberté pour les #LGBTIQ 👍🇪🇺🏳️🌈@ProgressistLGBT @enmarchefr @TerresDeProgres @1ElisaMoreno @CBeaune @RaphaelGerard17 pic.twitter.com/fdx7Mq2HtM
— JM GOUSTOUR (@jmgoustour) March 9, 2021
Merci à @AnneBrugnera, Députée, de m’avoir accompagné pour soutenir la résolution qui sera votée demain au Parlement Européen visant à déclarer l’UE comme zone de libertés LGBTIQ. À Lyon comme dans l’ensemble du Rhône, les personnes LGBTIQ sont les bienvenues ! #LGBTIQFreedomZone pic.twitter.com/0QivEbKMr9
— Valentin Mearini (@MeariniValentin) March 9, 2021
Avec @GastaudHerve et les @ProgressistLGBT pour soutenir la résolution portée par @Pierre_Ka et @RenewEurope, qui vise à faire de l’#Europe une zone de liberté totale pour les #LGBTIQ.
Pas de place aux discriminations dans l’UE.#LGBTIQFreedomZone pic.twitter.com/Tsq6TD1H7g
— Laurent Saint-Martin (@LauStmartin) March 9, 2021
🇪🇺A #versailles, dans ls #Yvelines, en île de France #IDF nous faisons de la luttes contre toutes ls discriminations une priorité > soutenons la résolution @RenewEurope @Pierre_Ka au @Europarl_FR déclarant l'Union européenne zone de libertés #LGBT #LGBTIQFreedomZone 🏳️🌈 @LaREM_AN pic.twitter.com/3888vYtLBS
— Didier BAICHERE (@dbaichere) March 9, 2021
À #Metz aussi on donne notre soutien plein et entier à la résolution déclarant l'Union européenne 🇪🇺 comme une zone de libertés #LGBTIQ 🏳️🌈 #Metz #GrandEst Bravo @Pierre_Ka pour cette initiative, il est urgent d'agir ! pic.twitter.com/uxUowje9Fk
— Nicolas WISSER (@Nicolas_WISSER) March 9, 2021
Un immense merci aux Drômois. es et Ardèchois. es qui ont participé à l'action #LGBTIQFreedomZone pour soutenir la résolution de l'eurodéputé Pierre Karleskind de faire de l'Union Européenne une zone de liberté pour les personnes LGBTIQ 🇪🇺🏳️🌈 pic.twitter.com/QHun6Lki1H
— Romain GALATI 🇪🇺🏳️🌈🎮 (@RGT26) March 12, 2021
Nous soutenons le vote de la résolution de @Pierre_Ka au Parlement Européen déclarant l'Union Européenne 🇪🇺 comme une zone de libertés #LGBTIQ 🏳️🌈? Et si on déclarait les @hautsdefrance #LGBTIQFreedomZone ? @ProgressistLGBT @1ElisaMoreno @CBeaune @vonderleyen pic.twitter.com/Fa5rAQaUIe
— PH Pierson Fauqueur (@PH_PF59) March 10, 2021
Ainsi, jeudi 11 mars, cette déclaration symbolique a été votée par 492 voix pour, 141 contre et 46 abstentions. La Commission européenne a apporté son soutien à l'initiative. "Être soi-même n'est pas une idéologie, avait tweeté mercredi la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen. Vous êtes chez vous dans l'UE. L'UE est une zone de liberté LGBTIQ [lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes et queer]".
La Pologne comme la Hongrie sont visées par ce mécanisme déclenché pour risque de “violation grave” des valeurs de l’UE, qui peut déboucher à terme sur une privation des droits de vote d’un Etat membre mais qui s’avère inefficace car il requiert l’unanimité des autres pays. Depuis la mise en place de ces “zones libres de toute idéologie LGBT”, la Commission européenne a privé de subventions certaines de ces municipalités. Récemment, les tribunaux polonais ont annulé quelques-unes de ces résolutions, jugées contraires à la loi, et quelques communes sont elles-mêmes revenues sur leurs résolutions.